Jeudi 8 octobre, 3 heures du matin, le groupe formé de 36 personnes monte dans le car de Prêt-à-Partir pour 4 journées à Berlin avec un programme particulièrement dense de visites. Après un vol sans histoire, l’avion atterrit à Tegel (ou TXL pour les spécialistes mais pas très XL au vu du trafic important de voyageurs !), et nous faisons connaissance avec notre guide, Anne (accompagnatrice pour la durée du séjour). Anne s’empresse d’expliquer qu’un autre aéroport international, plus adapté à l’importance du trafic généré par une ville comme Berlin, devrait bientôt s’ouvrir mais que le nombre d’incidents techniques et de malfaçons est tel que sa mise en service est retardée jusqu’en 2018 au plus tôt !
Un car nous attend pour la découverte de Berlin, et la pluie qui tombe sans discontinuer ne douche pas notre enthousiasme !
Berlin, à l’origine, une ville double, formée de deux petits villages de pêcheurs (Cölln et Berlin) aux abords de la Spree, qui a progressivement absorbé toutes les bourgades situées le long de cette rivière ; de nos jours, une ville très étendue (900 km2 environ), aérée, « verte » avec lacs et forêts (en particulier le Tiergarten « poumon de la ville »), traversée par de grandes avenues, avec des moyens de transport variés et nombreux, des pistes sur les trottoirs pour des cyclistes qui filent à toute allure (véritables dangers pour les touristes que nous sommes), …et traverser « à la française » une rue à Berlin n’est pas sans risque !! Certains d’entre nous ont failli l’apprendre à leurs dépens ! Partout où se pose le regard, nous voyons des travaux, des grues dressées vers le ciel, de gros tuyaux, aériens et colorés (où circule l’eau souterraine trouvée lorsque l’on creuse dans le sous-sol marécageux)…bref Berlin, où vivent actuellement 3,5 millions de personnes, apparaît, aux néophytes que nous sommes, vivante, dynamique, en plein développement...où il semble « bon vivre », entre les bocks de bières, les fêtes, la musique…
Berlin, une ville qui porte encore de nombreux stigmates de son histoire mouvementée et douloureuse. Parler de cette histoire, c’est passer du développement de la ville, influencé surtout par la dynastie des Hohenzollern, à la barbarie nazi du siècle dernier et de ses conséquences sur la population, c’est passer d’ensembles architecturaux très variés (est-ouest, baroque-moderne, etc.) à des lieux encore très chargés d’émotion. C’est ce que nous avons fait pendant notre séjour.
Berlin et les Hohenzollern
La visite de la ville nous amène devant le palais de Charlottenburg, château agrandi notamment par Frédéric le Grand, roi éclairé et ami de Voltaire, puis sur le Gendarmenmarkt, élégante place, flanquée de deux églises qui se font face, avec, au centre, un théâtre qui vient parfaire l’ensemble. Par l’édit de Potsdam, le Grand électeur du Brandebourg, avait accueilli de nombreux huguenots de France qui ont ainsi repeuplé ce land, et il a voulu leur donner des lieux de culte. Nous admirons le Berliner Dom, la plus grande église luthérienne de Berlin, de style baroque, qui se tient à l’entrée de l’île aux musées (ancien château) et de la majestueuse avenue, Unter den Linden. Cette avenue, actuellement en plein travaux de forage d’une nouvelle ligne de métro, présente une suite d’immeubles et de palais à l’architecture harmonisée, et le château royal, en pleine (re)construction. La statue équestre de Frédéric Le Grand s’y dresse fièrement. Cette splendide avenue « Sous les Tilleuls » est fermée à l’ouest par la célèbre « porte de Brandebourg », arc de triomphe surmonté d’un quadrige doré et véritable symbole de la ville, et située dans la zone est de la ville a été restaurée par la RDA.
Petite merveille architecturale édifiée par Frédéric le Grand, le château Sans Souci se situe à Potsdam, limitrophe de Berlin. Ville de garnison pour le roi-sergent (le père de Frédéric le Grand), Potsdam est située au sud-est de Berlin et s’est trouvée dans la zone soviétique de 1949 à 1989. Potsdam, sous le règne de Frédéric le Grand, se transforme en résidence royale : il y fait construire son palais, entouré d’un majestueux parc de 270 ha composé de plusieurs types de jardin, de Sicile, à la française et en terrasses, sur lesquelles poussent des figuiers en serre de verre, que l’on ouvre par beau temps ! « Sans Souci » devient le « palais » par excellence de Frédéric le Grand. La route pour Potsdam passe non loin du « Glienicker Brücke » ou pont de Glienicke, sous lequel coule la rivière Havel, pont célèbre surtout en raison des échanges d’espions entre la République Démocratique Allemande et les alliés qui s’y déroulaient au temps de la guerre froide.
Berlin, ville de mémoire
Partagée en deux, Est-Ouest, à l’issue de la seconde guerre mondiale, réunifiée le 3 octobre 1990 après la chute du Mur, Berlin construit et entretient ses lieux de mémoire que nous visitons : simulée sous une vitre sur la BebelPlatz, une bibliothèque aux rayons vides rappelle l’autodafé de 1933 au cours duquel des milliers de livres d’auteurs allemands et juifs ont été brûlés par les nazis, le Check Point Charlie, troisième et dernier point de contrôle tenu par les Américains entre l’Ouest et l’Est, célèbre par son panneau « ACHTUNG : Sie verlassen jetzt West-Berlin » (ATTENTION : vous quittez la zone de Berlin-Ouest), le « Maueurmuseum », ou musée du Mur crée en 1963, conserve les traces de l’ingéniosité des Allemands de l’Est pour s’enfuir vers l’ouest, l’espace préservé à la Bernauer Strasse où chacun d’entre nous prend conscience de ce que les populations est-ouest ont enduré au moment de la construction du mur et tout au long des quarante années de séparation pour les familles et enfin, l’imposant mémorial dédié aux Juifs assassinés par le régime nazi et ses 2271 stèles rappelle la « solution finale » décidée par Hitler, engagée et signée dans la « House of Wannsee » près de Potsdam.
Près de notre hôtel, se trouve également l’église du « souvenir » dite de la « dent creuse », construite à la fin du XIX°siècle sur la Kurfürstendamm et détruite en partie en 1945, dresse vers le ciel ses ruines noircies ; une église moderne, toute bleue dans la nuit, a été construite juste à côté.
Notre séjour se termine sur une montée vertigineuse et rapide de 365 mètres, hauteur de la Tour de Télévision près de l’AlexanderPlatz (du côté Est). Nous jouissons d’un panorama de toute beauté, où nous arrivons à repérer les lieux visités les jours précédents, mais parfois avec quelques difficultés !
L’Alexanderplatz est « la » place emblématique de Berlin : elle s’étend sur 80 000 m2. Ancien marché aux bœufs, c’est là que se déroulaient les grandes manifestations du temps du grand frère soviétique, que la RDA organisait à son intention.
Nous quittons Berlin avec regret après ces journées passionnantes, passées dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Et si la pluie nous a accueillis le premier jour, un temps frais et sec, voire bien ensoleillé, nous a accompagnés les jours suivants. Notre sympathique guide, qui n’a compté ni ses explications, ni son temps ni son sourire, nous accompagne à l’aéroport où nous la quittons avec regret en la remerciant chaleureusement.
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Un site pour voir un film fait à Berlin en 1945, plusieurs mois après la fin de la guerre, jamais vu auparavant : https://www.youtube.com/embed/R5i9k7s9X_A
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