Ni friandise, ni verge dans la hotte de notre conférencier préféré mais des informations sur les différentes versions de la légende qui ont fait de Nicolas le Saint Patron des Lorrains, des enfants, des écoliers, des jeunes filles à marier et aussi de la corporation des brasseurs, des bateliers, des pompiers, des tonneliers, des bouchers, des drapiers et bien d’autres encore … Selon la légende, Nicolas serait né vers 270 apr. J.-C. à Patare proche de Myre, métropole de Lycie, dans l’actuelle Turquie, alors partie de l’empire romain sous Dioclétien. Il est décédé en 329, le 6 décembre et inhumé dans le monastère où, jeune étudiant, il avait suivi l’enseignement des sciences divines et humaines. Tout au long de sa vie, il fera du bien autour de lui, pratiquant toutes sortes de vertus.
Tout petit déjà, il montre des prédispositions : déposé dans un bain pour le laver, il se lève sur ses pieds et se tient debout pendant deux heures, mains jointes et les yeux levés vers le ciel. Dès le berceau, il jeûnait deux jours par semaine et ne tétait qu’une fois par jour. Ses parents décédés, il se défait de tous les biens qu’ils lui avaient légués. Ainsi naquit la première version de la légende. Apprenant qu’un voisin désargenté projette de prostituer ses trois filles, il lui procure trois bourses de pièces d’or afin de les marier pour empêcher l’infâme commerce. Une deuxième version voudrait que Nicolas, en calmant le vent, ait sauvé trois bateliers surpris par une forte tempête lors d’un voyage vers la terre sainte. Exploit qu’il renouvela à plusieurs reprises.
Devenu évêque sous Constantin le Grand, il participa au Concile de Nicée en 324. En chemin, il ressuscita trois jeunes clercs qu’un hôtelier avare et cruel avait égorgés, découpés et mis au saloir. De cette version naquit la légende des trois enfants et du boucher que les Lorrains connaissent bien. L’imagerie populaire en témoigne.
Bien plus tard, en 1087 pendant l’occupation de la Lycie par les Ottomans, des marchands de Bari, commerçant avec les Turcs, volent la dépouille de Nicolas et la rapportent en Italie où on construit une église pour le vénérer. En 1090, Aubert de Varangéville vole une phalange de la main droite de Nicolas et la rapporte en Lorraine à Port qui va devenir Saint-Nicolas-de-Port, créant ainsi un lieu de pèlerinage dédié à Saint Nicolas dans l’église, construite entre la fin du XVe et 1650 qui deviendra basilique en 1950.
Daniel avait bien d’autres informations à nous transmettre à ce propos : les noms de lieux, la diffusion du prénom, ses dérivés, sa transposition au nom de famille, les objets liés à son culte, icônes, médailles, broches, statuaire et son image reproduite sur des carreaux de faïence habillant les poêles, la décoration des calvaires et l’éternel Saint Nicolas en pain d’épices. Vous voulez en savoir plus : <https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article939>
La prochaine causerie "Les Astres dans la tradition populaire en Lorraine" aura lieu à 9h30 le 3 février 2025.